Bienvenue sur notre blogue!

Bonjour et bienvenue sur notre blogue : "Rien ne se perd, rien ne se crée..."

Dans ces pages, vous pourrez suivre le cheminement de notre équipe lors de notre projet au Mali, pays d'Afrique de l'Ouest.

Qui sommes nous? Que faisons-nous? Pour le découvrir, lisez le résumé de notre projet ci-bas, et les informations présentes du côté droit de l'écran.

Enfin, suivez l'apparition de nouveaux messages de notre part au fil du temps et, surtout, n'hésitez pas à nous laisser vos commentaires : il nous fera plaisir de vous lire et, le cas échéant, de vous répondre!

Pour nous joindre, écrivez-nous à l'adresse suivante:
mali.makono@gmail.com


mercredi 26 octobre 2011

Projet QSF - Mali 2010

Sensibilisation à l’agriculture biologique et au compostage

Grâce au programme Québec sans frontières (QSF) et au Comité de solidarité / Trois-Rivières (CS/TR), six stagiaires et un accompagnateur québécois auront la chance de participer à un stage de sensibilisation à la coopération internationale à l'été 2010.

Ce stage se déroulera au Mali, second plus grand pays d'Afrique de l'Ouest dont les deux-tiers de sa superficie sont désertique (Sahara). Pendant 75 jours, le groupe de québécois séjournera dans le village de Makono (région de Koulikoro, cercle Kati), en périphérie de la capitale, Bamako.

L'objectif général de ce stage est d'amener progressivement la population du village de Makono à l’adoption de l’agriculture biologique et à l’utilisation du compost produit dans les compostières améliorées.

Pour avoir plus de détails sur les objectifs de ce stage et les tâches qui seront réalisées sur place, consultez cette page.

samedi 7 août 2010

Pour une dernière fois...

Toute l'équipe le jour du départ, à l'AMPJ

Bonjour chers parents et amis, mais surtout au revoir!

Eh oui, il est déjà temps de se dire au revoir, car notre séjour en terre malienne tire à sa fin. Mais avant de clore ce blog, laissez-nous vous raconter notre seconde moitié de stage à Makono…

Le retour au village s’est fait dans la joie. Notre petite pause bamakoise nous avait revigorés et nous étions d’attaque pour poursuivre notre mandat. Et quelle attaque ce fut! Des notre arrivée nous sommes sauté pieds joints dans la préparation de notre seconde formation, beaucoup plus évoluée que la première!

En quelques jours, grâce au travail de chacun des stagiaires (et de notre cher accompagnateur) nous avons mis sur pied une formation sur les changements climatiques et leur impact autant sur la planète que sur la vie des villageois.

Nous y avons mis le paquet : présentation visuelle avec divers tableaux, texte en bambara, pièce de théâtre avec déguisements… Ce fut franchement amusant à réaliser! Par contre, le déguisement commençait à nous peser à la fin des représentations : Cédric, Mélissa et Gabriel devaient jouer le rôle de maliens… en se beurrant le visage avec de la cendre! La réaction des villageois en valait cependant la chandelle…


Gabriel, Cédric et Mélissa dans leur rôle

Cette formation était en quelque sorte une introduction au dernier sujet que nous allions aborder : l’agriculture biologique. En effet, ce type d’agriculture permet de lutter contre les effets néfastes des changements climatiques.

Cette dernière formation a été à plus petit déploiement, mais tout de même très efficace : une pièce de théâtre démontrait les désavantages de l’agriculture utilisant des produits chimiques en les mettant en parallèle avec les avantages de l’agriculture biologique.

Côté contenant, nous avions un beau décor représentant deux champs (un bio et l’autre non) avec comme personnages principaux des agriculteurs et… des vers de terre! Chaque couple avantage/désavantage était accompagné de son explication en Bambara, et à la fin de la représentation nous posions des questions au public afin de vérifier la compréhension.


Myriam, Mélissa (ver #1), Gabriel (ver #2) et Véronique à l'oeuvre

Somme toute, notre travail s’est amélioré de formation en formation en s’adaptant à nos observations précédentes. Un beau travail d’équipe!

En parallèle à cette seconde formation nous avons également contribué à la réalisation du FAC, le Fond d’appui à la communauté, un financement venant avec les projets QSF et servant à réaliser un projet propre à la communauté. À Makono, les villageois avaient décidé d’utiliser cet argent pour rénover l’école du village. Cependant, comme le projet portait sur l’environnement, l’AMPJ avait insisté pour y intégrer un autre aspect : la plantation d’arbres.

Ainsi, nous avons planté, avec l’aide des villageois, 99 arbres sur le terrain de l’école. Celui-ci était presque totalement dépourvu d’arbres, donc de l’ombrage bienfaiteur si important ici. La saison des pluies qui s’était installée était le moment idéal pour réaliser la plantation. Les jeunes pousses ayant besoin de beaucoup d’eau, il aurait été très difficile, voir impossible, de tenir les plants à un bon taux d’humidité. La pluie fréquente des mois de juillet et d’août saura donc donner un bon départ à ces nouvelles pousses.


Le premier arbre, planté par le chef du village et Alassane (et le premier à mourir, faute des termites!)

Notre implication fut plus limitée pour la rénovation de l’école, les tâches concrètes étant trop dangereuses pour nous. Ainsi, nous nous sommes limité à transporter une quarantaine de briques de la mosquée jusqu’à l’école. Ce fut Alassane et Gabriel qui eurent le plus de travail, en allant chercher les matériaux de construction et en négociant avec le maçon et les villageois. Pas qu’une mince tâche : quand il est question d’argent (et du monde de la construction), ici comme au Québec, ça amène bien des tracas!

À notre départ, le toit de l’école avait été réparé. Il en avait bien besoin, la charpente était brisée par endroits et risquait de nous tomber sur la tête à tout moment. Le reste du travail devait débuter le jour de notre départ, soit le crépissage de la façade donnant sur la route. En plus d’ajouter au côté esthétique, le crépissage (mince couche de béton sur les murs) permet de protéger les briques contre les éléments… et les hommes!


On voit bien que la charpente a besoin d'être réparée


Le toit réparé, le jour précédent notre départ

Hors projet

Durant notre séjour, nous avons eu la chance de célébrer l’anniversaire de naissance de deux de nos comparses : Mélanie et Gabriel. Malgré les moyens quelque peu limités au village, je crois que la première fêtée fut très surprise et enchantée de sa soirée : radio branchée à une batterie d’auto et musique de son choix; son repas préféré préparé par toutes nos mères d’accueil (hot-chicken et patates frites avec ketchup); coli du Canada et biscuits préférés comme cadeau; chandelles (et éclairs!) comme ambiance et, la touche finale, le thé malien préparé par nul autre que par Gabriel.

L’anniversaire du second fêté coïncidait avec la journée de notre retour à Bamako. Gâteaux mousse au chocolat, à l’ananas et boule au chocolat décadent constituait le gâteau d’anniversaire (mais sans bougies !). Nous avons poursuivit notre élan de gourmandise le soir même au resto avec des hambourgeois et frites, bières et Coca-cola froids, sandwich libanais, crème glacée et délicieux sorbets.


Le fêté qui liche son couteau...

Outre les anniversaires, il y a également eu quelques mariages au village… n’impliquant aucun stagiaire, bien sûr! Nous tenons à souligner leur présence car, lorsqu’un mariage a lieu, ça met de la vie au village. La famille élargie au complet se déplace au village pour l’occasion, rendant les maisons et rues entourant la famille en question plutôt animées. Dans les deux dernières semaines de notre séjour au village, pas moins de trois mariages ont eu lieu, dans les familles de Mélissa, de Gabriel et de Myriam.

Grands moments de festivités, les mariages traditionnels durent environ trois jours, durant lesquels danses et célébrations se succèdent. Cependant, certains traits culturels maliens ont été pour nous choquant, réduisant notre plaisir à assister à ces célébrations. Il s’agit surtout du statut de la femme. Dans cette société polygame, l’homme a tous les droits. Souvent, le premier mariage est arrangé par la famille. Par la suite, le mari choisit sa prochaine femme, qui n’a pas le droit de refuser. La réaction de la femme relève souvent plus de la tristesse que de la joie à l’approche d’un mariage : une fois la mariée était inconsolable face à son mariage prochain, et une autre fois la première femme acceptait très mal la venue d’une seconde…

Le grand départ

Le jour du départ du village fut très émotif. Très peu de mots furent dits; personne ne s’en sentait capable. L’envi de retourner chez nous, au Canada, était bien sûr grand après deux mois passés loin de proches. Cependant, notre départ marquait la fin de nombreuses relations tissées au cours des dernières semaines, et c’est ce qui rendait celui-ci si difficile autant pour nous que pour nos familles d’accueil.

Dans les deux derniers mois, nous avions vu évoluer notre nouveau milieu au rythme de la saison des pluies. Les villageois se rendaient de plus en plus souvent aux champs. Le niveau du fleuve augmentait de pluie en pluie. Le paysage se verdissait constamment. Les champs de proximité, entourant les maisons, étaient semés et poussaient à vue d’œil.


L'entrée de la maison de Mélissa en début de séjour


Le maïs pousse vite!


Au-delà de cette évolution physique, il y également eu une évolution personnelle, une adaptation des deux côtés. Les familles se sont habituées à notre présence et à nos particularités. De notre côté, nous avons su prendre notre place dans ce nouveau milieu et réaliser de belles choses avec la communauté.

Au matin du 1er août dernier, il était difficile de croire que tout cela allait prendre fin. Avec un dernier regard à ce qui avait été, pour les deux derniers mois, notre chez-nous, nous avons prit la route de Bamako.

En attendant le retour

Les quelques jours restant à Bamako avant notre vol de retour au Québec furent passés à relaxer et à boucler nos bagages. Il nous restait cependant deux activités à réaliser avant le départ. La première fut la visite du village de Sanankoroba, très connu du milieu de la coopération au Québec pour leur partenariat de 25 ans avec la municipalité de St-Élisabeth.


Le groupe écoutait avec attention le représentant du Benkadi

Nous avons été accueilli par des gens de la communauté et de l’association de développement local, le Benkadi (« bonne entente » en Bambara), qui nous ont entretenu sur la naissance du partenariat en question, de leur mode de fonctionnement et de leurs réalisations jusqu’à ce jour. Nous avons ensuite fait la visite du « Village SOS » (sorte d’orphelinat, mais en mieux), de la radio communautaire, de l’atelier de soudure et de l’atelier-boutique de bogolan (tissu typique). Bref, ces habitants ont su faire de grandes choses avec peu de moyens : un exemple inspirant pour tous.

La seconde activité était la visite de l’ambassade du Canada à Bamako. Comme nous n’avions pu prévoir un entretien officiel, nous nous sommes présentés en personne lors de notre dernier après-midi au Mali. Nous avons cependant eu la chance de rencontrer le consul, une gentille dame provenant de Québec. Lors de notre entretien qui a duré une bonne demi-heure, nous en avons appris beaucoup sur les activités de l’ambassade et sur le rôle du consul. Une visite très intéressante!

Suite à cette visite, nous nous sommes rendus aux bureaux de l’AMPJ. Là, on nous avait préparé une petite activité de remerciement et d’adieu. Le retour à la villa se fit avec les papas de Cédric et de Myriam, qui étaient venus du village afin de nous accompagner jusqu’à l’aéroport. En soirée, entre la préparation de deux bagages, nous avons tenté de réaliser une épluchette de blé d’inde, aux résultats malheureusement mitigés (les grains de maïs étaient un peu trop durs).



C’est de bonne humeur que nous sommes partis pour l’aéroport. Cette fois, le désir de rentrer était plus grand que la tristesse de partir!


Seydou, directeur de l'AMPJ, nous a accompagné jusqu'au départ

***

Cela conclu notre séjour au Mali. Merci à tous d’avoir suivi nos aventures ici et de nous avoir encouragé (monétairement ou en personne). Les prochaines nouvelles, elles seront données en personne!

Kanben soni!

jeudi 1 juillet 2010

À mi-chemin!

Back to civilisation buddies,

Siège de toilette, ventilateur, asphalte, Frigidaire, tant de choses dont nous avions oublié l’existence. Nous revoilà, chers amis /parents/ blondes-chums / belle-mère et animaux de compagnie, de retour à la civilisation Bamakoise. Nous qui nous nous étions faits à la vie campagnarde malienne.

Vous le constaterez à la vue des diapo-show auxquels vous aurez droit, à notre retour, nous avons été accueillis au village par le Diable en personne, et le Diable, aussi appelé au village konocolo : il a une de ces danses infernales. Par le Diable, mais aussi par le village entier : des danseurs, des tamtams et une marée d’enfants. En gros, c’était noir de monde!

Ces d’ailleurs là que nous auront été rebaptisé par des noms plus « faciles » à comprendre… Voir photo ci-bas!


Derrière: Seydou (directeur de l'AMPJ), Brehima (Cédric), Alassane (accompagnateur AMPJ) et Mary dit Jaora (Gabriel)
Devant: Awa (Véronique), Korotimi (Myriam), Djeneba (Mélanie), Salimata (Mélissa) et Baba (responsable des stages)

S’en suivit une semaine d’adaptation et d’accoutumance extrême, un choc culturel qui nous aura d’ailleurs fait perdre l’une des nôtres : Natasha, petite, tu nous manques!

La plus grande adaptation fut celle de la vie au village, et surtout en famille. Avant même notre arrivée sept familles avaient été sélectionnées dans le village pour accueillir ces chers toubabous (blancs). Notre partenaire malien, l’AMPJ, avait fait en sorte qu’ils soient prêts à recevoir nos personnes avides de confort.

Ainsi, à notre arrivée nous avons été surpris de l’aisance de nos quartiers : une case individuelle pour notre intimité, une latrine propre et, pour quelques-uns, privée, une base de lit en bois et une petite table de chevet. Avec nos matelas de mousse, on était en affaire! La case en terre et toit de paille permet de garder une relative fraîcheur à l’intérieur (sauf pour cette pauvre Véro, avec son toit en tôle elle dort dans un fourneau!).


La hutte, du côté gauche, est le logis de Gabriel

Nos familles s’occupent vraiment bien de nous, ils veulent qu’on se sente à l’aise. Un peu trop, parfois, surtout pour la quantité de nourriture qu’on ingurgite : c’est jamais assez pour eux, surtout quand on est malade! Les membres de la famille sont très curieux, on est donc le centre de l’attention de nos familles nombreuses composées du père et de ses femmes, de tous leurs enfants, parfois des grands-parents, parfois des frères et sœurs du père… et de tout autre personne reliée ou non. C’est assez compliqué de s’y retrouver!


La famille (enfin, une partie...) de Mélissa

La barrière de la langue limite énormément nos communications, mais on se débrouille pour se faire comprendre. Certains arrivent même à aborder des sujets plus poussés (indépendance du Québec, système solaire, etc). Même avec un vocabulaire limité, les villageois sont vraiment heureux de nous entendre parler Bambara, juste les salutations les contentent. En fait, celles-ci sont les plus importantes, on doit les utiliser 100 fois par jour au moins! Chaque personne croisée doit être saluée, et ce n’est pas seulement un « Salut, ça va? », on s’informe aussi de ta famille et de ta santé!

Chaque famille possède un bout de terrain avec un amas de huttes diverses qui forme un mini village en lui-même. En se promenant dans le village, on croise donc ces petits amas un peu partout, parfois rapprochés, parfois éloignés. Le village est donc assez vaste et séparé en plusieurs « quartiers ». Il y a même des différences de langages entre les quartiers! Le village est bordé par le fleuve Niger, véritable source de vie pour le Mali (il le traverse d’ouest en est). On aimerait bien pouvoir s’y baigner pour se rafraîchir un peu, mais il est hors de portée, pour des raisons sanitaires. Too bad, on va s’asseoir tout près afin de profiter de la fraîcheur de l’air, au moins!

Pour ce qui est du projet, la première étape était de déterminer les emplacements des fosses. Nous devions choisir, avec les villageois, des endroits près des champs, des familles d’accueil, mais aussi des puits pour les humidifier. Nous devions aussi délimiter les contours pour mieux creuser selon les dimensions. Ce sont donc sept fosses de 3m x 2m x 1m de profondeur.

Alors à l’attaque avec nos pèles, pioches, daba (petite bèche) et brouettes. Sous le soleil qui tape croyez nous, des toubabous… ce n’est pas efficace longtemps! En fait, ce sont les villageois qui creusent. Comme c’est leur fosse et que ce sera à eux de s’en occuper par la suite ils doivent donc donner les efforts pour les faire. De toute façon on prend une pèle et 3 minutes après on nous l’enlève des mains : on est plus utile à faire le thé! Notre présence est tout de même importante, parce que le fait de nous être déplacé d’aussi loin pour venir les aider, le projet prend une toute autre forme et beaucoup d’ampleur.


La première fosse, celle de la famille de Myriam

Ensuite le remplissage! En de belles couches nous devons mettre : résidus de récolte (paille), bagan bo (excréments d’animaux ou fumier), résidus domestique comme les écailles d’arachides et, finalement, terre noire. Arroser le tout, couvrir d’un plastique, laisser mijoter et reposer. Plus tard brasser le contenu, laisser encore reposer et nous avons du bon compost! Mais le brassage… attache ta tuque (quoi que ici ce n’est pas trop nécessaire!) On enlève la moitié de ce qu’il y a dans la fosse, on mélange l’autre et on remet la première moitié. Facile à écrire, mais vraiment difficile à faire avec la chaleur et quelques sympathiques odeurs qui nous montent au nez (souvenez-vous du bagan bo)…

Côté sensibilisation, nous avons fait une mini pièce de théâtre pour expliquer aux familles et aux villageois avec quoi remplir les fosses et dire que c’est l’affaire de tous. En gros on leur a montré le mode d’emploi, en faisant bien rire de nous! Myriam était fabuleuse en fosse et Cédric a fait une vache… à si méprendre! Véro a dû le remplacer à un moment et apparemment, elle a des talents d’imitation de vache! Et tout ce beau théâtre était en bambara, heureusement une vache a un cri universel. On a aussi fait jouer les enfants en leur donnant différents objets qu’ils devaient classer en`` bon ou mauvais`` pour la fosse.


Véro et Mélanie jouaient les agricultrices jetant les résidus de récoltes dans la fosse, personnifiée par Myriam

Pour la prochaine partie du stage, il reste à retourner les fosses et à faire la sensibilisation sur les changements climatiques et sur l’agriculture biologique. Aussi, on devrait « r’niper » l’école, refaire le toit, faire le crépissage et d’autres petits travaux. Nous allons également planter quelques arbres pour délimiter la zone de l’école.

Bien que nous nous impliquions au quotidien sur le projet, nous devons suivre le rythme et les disponibilités des villageois pour les travaux demandant des aptitudes physiques. Alors, comme mercredi c’est la journée réservée au marché, nous prenons congé et participons à cette activité hebdomadaire et essentielle à la vie du village. Le marché se trouve à Dangassa, un village à 2 kilomètres du notre, où se trouve aussi le dispensaire et une école où le 2e cycle est enseigné (au village, le 1er seulement l’est). Le trajet aller-retour sur la route en terre rouge et cuisante est la partie la plus difficile de cette sortie, mais cette petite promenade nous permet de croiser en chemin des membres de nos familles d’accueil qui sont partis vendre les produits de leurs récoltes, cueillette, chasse et pêche, et acheter du même coup des biens essentiels et alimentaires pour la semaine.


En arrivant à Dangassa, sur la route en terre rouge

Au marché, les kiosques rudimentaires se suivent mais ne se ressemblent pas, car les vendeurs de tissus, de viandes à la mouches, de bijoux, de lampes de poche, de beignets frits, de pots en terre cuite et de fruits se succèdent dans ce qui ressemble à un désordre à nos yeux d’occidentaux. Un mélange d’odeurs, de couleurs, de textures et de goûts nous entoure en plus d’être accompagné par les cris des poulets prêts à être vendus vivants. Bien qu’il y ait beaucoup de monde en un seul et même endroit sous cette chaleur accablante, ce marché est beaucoup moins imposant et agressant que celui de Bamako (où Mélissa évite d’y flâner inutilement). Comme nous sommes souvent les seuls toubabous en vu, les vendeurs essaient par tous les moyens d’attirer notre attention pour nous vendre leur butin, même jusqu’à nous offrir à la gente féminine des centaines de chameaux et d’être leur (énième) épouse!

Mais tous ces désagréments valent le coût lorsque nous dénichons de beaux tissus colorés, des bracelets aux mille et une perles et des Coca-cola froids à emporter avec nous… ou à boire sur le chemin du retour. Chaque semaine c’est un rendez-vous à ne pas manquer, car on ne sait jamais sur quoi nous allons tomber!

Depuis que nous sommes arrivés au Mali, nous nous faisons répéter que nous sommes ici chez nous. On a donc décidé d’importer la Saint-Jean et de célébrer avec tout le village. Au programme : des jeux pour les jeunes et moins jeunes, des plats québécois revisités à la sauce malienne et une soirée dansante avec un gros feu de paille (le bois étant une denrée rare et essentielle puisqu’ils cuisinent sur le feu). Le clou de la soirée fut le hockey bottines avec minis bâtons et balle de tennis. Voir nos pères et/ou mères d’accueil analyser ce jeu, se faire des passes et arrêter des buts était très divertissant. La chaise musicale, une fois le fonctionnement compris, a aussi été bien populaire.


Nos parents jouant au Hockey: vraiment hilarant!

Pour l’occasion, nos familles ont commandé des habits au tailleur du village. Depuis ce jour, notre nom de groupe est « les Poissons en pyjamas ». Nous avons été touchés par cette belle attention et ça nous fait un beau souvenir à rapporter au Québec. Même Alassane, notre accompagnateur AMPJ sur le terrain, a eu droit à son habit pour l’occasion.


Les filles devant le feu de la St-Jean, tout de poissons vêtues

Myriam a la mort d’une poule sur la conscience depuis ce fameux 24 juin, puisque sa famille en a tué une pour l’occasion. En deux repas, elle a engloutie la poule au complet!!! Quand on dit que nous sommes accueillis comme des rois et des reines, ce n’est pas un mensonge. Il n’y a rien de trop beau pour rendre les hôtes heureux et s’assurer qu’ils passent un séjour inoubliable.

Bref, la Saint-Jean fut une belle journée qui a fini sur des airs de techno-africain (ainsi qu’une petite place pour Jean Leloup, la Compagnie Créole et Vincent Vallières!) et des grands éclats de rire en regardant les toubabous danser… ou quelque chose qui ressemble vaguement à de la danse.

Cela a très bien conclu la première moitié de notre stage, et nous avons bien hâte de débuter notre seconde moitié! Vous aurez plus de nouvelles de nous dans un mois… à moins qu’on soit devenu maliens et qu’on vous ait oublié!

Makono, nous revoilà!